Avec ses 108 ans, le sardinal dénommé « AA », a subi les outrages du temps. L’association « Bonança » l'a réhabilité. aujourd'hui il navigue entre mer et étang.

 

C’est en 1905 que ce bateau de pêche est construit dans les ateliers Bonafos à Banyuls. Avec un tirant d’eau de 0.80 m, 10.80 m de longueur, 2.90 m de largeur, son port d’attache sera le Barcarès, ses principaux patrons Louis et Maurice Frances. Gréé d’une voile latine, il est équipé d’un moteur Baudouin en 1926. Il pratique la pêche à la sardine jusqu’en 1970. Utilisé ensuite pour la plaisance, il sera entreposé dans une darse au Barcarès. Voué à la destruction, l’association Bonança le récupère et décide de le réhabiliter, pour le faire naviguer à nouveau.

Valeur patrimoniale : si les barques catalanes ont des lignes semblables, sont construites en bois, avec un faible tirant d’eau, elles sont toutes différentes et uniques. Chaque charpentier de marine avait sa signature et utilisait un gabarit qu’il interprétait librement. Par contre, elles ont une particularité, l’emploi du gréement latin. Utilisé sur tout le pourtour méditerranéen, depuis le delta du Nil jusqu’au Maghreb et aux côtes d’Espagne, de France et d’Italie, il est composé d’une grande voile enverguée sur une antenne qui coulisse sur le mât. Cette voile triangulaire, appelée à l’origine « alla trina » (à trois pointes) et dite aujourd’hui voile latine, a joué un rôle primordial dans l'histoire des techniques de la voile. C’est elle qui est à l'origine de toutes les voiles axiales modernes. Son origine semble remonter à l’Antiquité grecque et dès le 6ème siècle, c’est la voile méditerranéenne par excellence. Le moteur à explosion a donné le coup de grâce aux voiles des  bateaux de pêche de petite taille, dont certains, comme la barque catalane, l'avaient conservé dans toute sa pureté originelle.